dimanche 29 mars 2009

Les Zems

Gilles vous a parlé des marchés. Nous, ce qui nous a particulièrement marqués ici, et qui va nous manquer, ce sont les zems. Alors on leur consacre un article tout entier sur notre merveilleux blog.
Pour commencer, le mot "zem" n'a rien à voir avec une célèbre chanson du groupe NTM. C'est l'abréviation de "zémidjan" qui, selon le Petit Futé, signifie "enlève-moi" (mais on a appris à ne pas top faire confiance au Petit Futé).
Les zems sont donc des taxis-motos, mais les motos sont plus souvent des vieilles mobylettes bruyantes. Ils sont très nombreux. Il n'y a de toutes façons que très peu de voitures au Bénin, mis à pat quelques vieilles carlingues, ou quelques nouveaux 4X4 climatisés appartenant aux ONG. Vu leur nombre, il suffit de lever la main quelques secondes pour en avoir un. C'est un peu moins simple la nuit ou tôt le matin, mais il y en a quand même.
Ils abreuvent leurs machines avec le caburant felaté venu du Nigéria, vendu dans de vieilles bouteilles d'alcool à même la rue. Ce "gas-oil" n'est bien sûr pas cher, mais complètement illégal. Ceci dit, tout le monde semble s'en foutre. Les zems tombent parfois en panne (vu que très souvent la jauge d'essence ne fonctionne plus), mais ce n'est pas grave puisqu'on trouve du carburant à tous les coins de rue.
Les chauffeurs travaillent soit pour leur propre compte, soit pour un patron, mais tous sont rattachés à un syndicat. Il y en a six à Parakou, un pour chaque "ethnie". Le nom du syndicat est inscrit sur le dos de leurs chemises. A Parakou, ces chemises sont jaunes et vertes, mais à Cotonou par exemple, elles sont uniquement jaunes. Parfois, des slogans y sont inscrits en-dessous du nom du syndicat. Cela peut être un message religieux, une incitation à consulter un guérisseur ou à faire un test de dépistage du VIH...
Un trajet en zem coûte entre 100 et 300 FCFA (soit grosso modo entre 0,15 et 0,45€). D'ailleurs ici, les prix sont plutôt calculés en prix de zem qu'en mètres ou kilomètres.
Les chauffeurs n'hésitent pas à s'aventurer dans les vons (rues non-bitumées), ce qui rend les trajets très drôles, mais rarement dangereux. On a vu beaucoup d'accidents, mais jamais provoqués par des zems. Au début on se tenait à 2 mains, maintenant on ne se tient presque plus du tout. Le seul risque, c'est de se brûler la jambe contre le pot d'échappement si on descend ou si on monte du mauvais côté (hein Gus...).
Enfin, même si apparemment c'est interdit, ils acceptent parfois de prendre 2 passagers (voire 3, mais c'est plus rare). Ca les arrange bien vu qu'un trajet se paye par personne, et non par véhicule. En plus des êtres humains, ils transportent aussi toutes sortes d'objets ou d'animaux (pneus, matelas, chèvres, ...).
On adore les zems, et on ne comprend pas que personne n'y ait pensé avant chez nous. OK il fait moche, mais pourquoi pas au moins en été ?
Ca permet de se faufiler dans les embouteillages. Ca pollue, mais toujours moins qu'une voiture. Et ça permet de se trouver un petit boulot facilement pour les chauffeurs.
On attend que quelqu'un se lance dans le projet en Belgique, sinon on le fait. Et on a déjà une petite idée pour le premier chauffeur (hein Arnaud...).

Allez, on vous souhaite une bonne attente aux arrêts de bus ou dans les embouteillages de la ville !

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