dimanche 15 mars 2009

Doucement doucement, mais sûrement sûrement...

Pas mal de choses se sont passées depuis notre dernier passage au cybercafé.
Pour commencer, le dernier week-end fut chargé en émotion. Samedi (07/03), nous avons eu la chance de participer à la fête de la Gaani à Nikki. Rien que les trajets étaient folkloriques ; voyage de 3 heures en taxi-brousse (sorte de vieux break au fond duquel une banquette supplémentaire a été posée, mais pas fixée) à travers la savane du Borgou. La moitié du chemin se fait sur une piste non-bitumée... Le soulèvement de toute cette poussière nous a rendus presque aussi noirs que nos amis Béninois. Laurie avait mis un pantalon blanc et je pense qu'elle ne récupèrera jamais ! Ceci dit, les paysages traversés étaient magnifiques et, selon moi, ça en valait vraiment la peine.
La fête de la Gaani en elle-même était exceptionnelle. Damici, un ami de Denis Cornet, nous a guidés tout au long de cette journée, et heureusement qu'il était là ! Pour commencer, nous avons pu voir les oeuvres des artisans venus de tous les coins du pays voire même des pays voisins), et on a pu assister à des danses traditionnelles animées par des percutionnistes qui feraient pâlir certains de nos batteurs occidentaux.
Ensuite, nous nous placés avec les quelques yovos présents (un coin était prévu pour les touristes) pour admirer la cérémonie consacrée au Roi de Nikki. Ce dernier reçoit des offrandes des autres rois de la région et des démonstrations équestres sont organisées.
Franchement intéressant, même s'il faut l'avouer, on avait du mal à tenir le coup physiquement (le soleil cogne vraiment très, très fort ici...). Dans les rues, ça grouille de monde, les gens viennent de partout. Pire qu'un 15 août à Liège. Les enfants nous demandent pour être pris en photo avec nous et ça, c'est un super bon souvenir.
Bon, le lendemain, nous avons une petite baisse de moral collective (eh oui, ça arrive) et une très forte envie de voir nos amis de Nati. On les appelle et sans hésiter, ils nous invitent à venir passer une nuit chez eux. Ca tombe bien, le lundi était un jour férié (fête muslmane, on n'a pas trop compris de quoi il s'agissait).
C'est donc reparti pour le taxi-brousse, direction Natitingou. Route bitumée jusqu'au bout, mais le chauffeur un peu bizarre (pour ne pas en dire plus) rooulait à du 180/200 km/h de moyenne. On a un peu craint pour notre vie, mais ce n'était rien à côté de ce qui allait nous arriver le lendemain (on en reparle juste après).
A Nati, c'est vraiment beau. Les gens sont gentils, tout est gentil en fait. On a été accueillis comme des rois baribas, aussi bien par nos amis que par le personnel de l'hôtel Kantaborifa. On se réjouit d'y retourner et surtout de découvrir les alentours.
Mention spéciale à Marceline, jeune tenancière d'un petit maquis d'apparence sans prétention, mais où la bouffe était succulente : purée de pomme de terre accompagnée de fromage peul (sorte de mozzarella en cubes), le tout baignant dans une sauce à base de tomate dont elle seule à le secret. Sincèrement, j'aurai du mal à oublier ce repas. Et vu que c'était la première fois qu'elle s'essayait à la purée, elle nous a tout offert...
Ensuite, Roméeo, le fils du patron de l'hôtel, qui est à la hauteur de tout le bien qu'on nous avait dit de lui, nous a emmenés au Select. Une discothèque vraiment très drôle de par sa décoration. Il n'y avait que nous... et on s'est éclatés ! Petite réflexion personnelle : James Deano tu avais raison, les Blancs ne savent vraiment pas danser, surtout dans les boîtes africaines !
Après ça, une longue nuit, une petite journée de discussion, et c'est parti pour l'aventure du trajet retour.
Pour commencer notre taxi-brousse nous avait oubliés. Obligés d'en appeler un autre, nous étions contraints de voyager à la tombée de la nuit, ce qui n'est vraiment pas conseillé au Bénin. Il faut savoir que la route Nati-Parakou est aussi "empruntée" par d'énormes camions venant principalement du Burkina Faso. Eux aussi roulent comme des dingues, n'hésitant pas à tuer les enfants des petits villages qu'ils traversent. C'est pourquoi les villageois, à défaut de pouvoir installer des casse-vitesse dignes de ce nom, placent de gros troncs d'arbres sur la route, afin d'obliger les véhicules à ralentir. Je résume la situation : un taxi-brousse tout pourri, sans phares (enfin, presque), à la tombée de la nuit, mais qui n'hésite pas sur la vitesse, et des troncs d'arbre au milieu de la route... Eh oui, on s'en est pris un ! Le tronc bloqué sous la voiture, le pneu avant-droit éclaté, et le moteur qui perd son eau. Le tout dans un village où presque personne ne parle français et où il faut faire plus de 20 km pour pour espérer avoir un tout petit peu de réseau GSM. On a eu peur... Bref, après une heure le taxi redémarre, lentement et pas sûrement, s'arrêtant à chaque village pour abreuver son moteur. Nous sommes arrivés à Parakou vers 23 heures, attendus par nos amis militaires, presque aussi paniqués que nous, prêts à venir nous chercher en "véhicule officiel".
Et ceci me permet de faire une super transition finale : nos "amis".
D'une part, ces militaires, super gentils, toujours prêts à aider (et aussi à faire la fête, faut bien l'avouer), bien plus ouverts d'esprit qu'on ne pourrait l'imaginer... Ils sont aussi très appréciés des locaux (c'est un chauffeur de zem qui me l'a dit).
D'autre part, nos amis locaux. Terence et Oskar, étudiants à l'université, sont là presque tous les soirs. Ils nous font rire et adorent nous faire goûter les produits locaux (boissons principalement !). Il y a aussi Saïd, le cuisinier d'en face de chez nous, qui est quelqu'un d'exceptionnel, et qui n'a pas peur de nous raconter ses péripéties et son passé difficile. Avezc lui, on peut parler de vodoun, de relations Nord/Sud ou d'homosexualité par exemple, sans aucun tabous. Il est aussi très très drôle (surtout quand il se met à danser) !
Parakou et surtout les Parakois vont vraiment nous manquer.
Hier soir, on a organisé une méga-fête dans notre appart', où tout ce beau monde était invité. On vous racontera ça... on ne risque pas d'oublier une soirée pareille.
Voila, la semaine prochaine je vous parle du stage, vu qu'on en sera déjà à plus de la moitié...

A bientôt tout le monde...

Ben, pour le groupe Parakou.

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